VACHERES et Ste CROIX à LAUZE, pas à pas AU FIL des RUES ( Alpes de Haute Provence )
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VACHERES et Ste CROIX à LAUZE,
pas à pas AU FIL des RUES
( Alpes de Haute Provence )
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VACHÈRES
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Il s’agit d’une petite cité fortifiée, située à 21 km de Forcalquier, proche des villages de Banon, Revest-des-Brousses, Reillanne, Simiane-la-Rotonde et Oppedette ( dans les Alpes de Haute Provence ) .
C'est un village perché à 830 m d’altitude, dans le parc naturel régional du Luberon, entre l’échine du Grand Luberon et la montagne de Lure, en vue du Mont Ventoux . Depuis le point culminant de sa crête, à 865 m, la vue s'étend sur sept départements, englobant les rochers du pic Saint-Loup ( Hérault ) à l'ouest et de la Sainte-Baume au sud ( bouches du Rhône ) . . .
L’ensemble parfaitement entretenu, peu à peu restauré, présenté en ces jours du patrimoine où nous étions présents, par des bénévoles passionnés et passionnants, mariant la connaissance et l’anecdote, tout a contribué à faire de ce jour un souvenir inoubliable .
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LIEN vers l'ARTICLE CRECHE de VACHERES
( notre première visite en hiver )
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Étymologie
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Le nom du village dérive du latin vaccaria, du mot latin vacca (« vache ») avec le suffixe aria ( surface cultivée ) .
Le village, est nommé ainsi pour la première fois en 1274 ( de Vaqueriis ), qui est le pluriel du nord-occitan vachièro, pour vacherie . Ce qui a donné Vachièras en vivaro-alpin et en provençal de norme classique et Vachièro selon la norme mistralienne .
PRÉHISTOIRE
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Les environs de la commune ont été fréquentés pendant différentes périodes de la Préhistoire ; deux sites chasséens et dix sites chalcolithiques ont été répertoriés et fouillés . Le plateau des Moulins, très proche du village actuel est encore occupé au Néolithique, puis à l’Âge du bronze, et à l’Âge du fer . Le site du plateau de Quinson ou de Saint-Antoine est occupé durant la Protohistoire, le Haut-Empire romain et au Moyen Âge . Cette abondance de sites, notamment néolithiques, qui se confirme dans les communes voisines d’Oppedette et Simiane-la-Rotonde, est expliquée par la nature du sol ; grès et sables cénomaniens, grès verts du clansayésien-albien, qui sont aisément cultivables avec des outils rustiques ou une araire ( de bois avec lames de silex par exemple ) qui ne griffe le sol qu’en surface . Ces sols acides favorisent en outre la pousse de plantes facilement inflammables ( cystes, bruyère ), et favorisant l’usage de culture sur brûlis .
ANTIQUITÉ
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Le territoire de Vachères faisait partie de la tribu celto-ligure des Sogiontiques ( Sogiontii qui a donné le nom de Sisteron ), dont le territoire s’étendait du sud des Baronnies ( Drôme ) à la Durance . Ce peuple était fédéré aux Voconces, et après la conquête romaine, ils ont été rattachés avec eux à la province romaine de la Narbonnaise . Au II éme siècle, ils furent détachés des Voconces pour former une civitas ( division administrative ) distincte, avec pour capitale Segustero ( Sisteron ) .
Tout autour de Vachères, de nombreux vestiges gallo-romains ont été retrouvés, attestant de la présence de plusieurs lieux de vie . Au nord du village, les statues d'un cavalier et d'un personnage debout, probablement liées à un monument funéraire, ont été découvertes dans les années 1920 . Un dolium et des dalles épigraphiques sont découverts sur le site dit de la Conseillère .
C'est de l'époque gallo-romaine que date la célèbre statue de guerrier trouvée en 1865 sur un terrain du jas de Bellevue, à un kilomètre à l'ouest du village : le guerrier de Vachères . . .
Imposante statue visible au MUSEE municipal de VACHERES dont il est emblématique . . .
Le GUERRIER de VACHÈRES
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D'une hauteur initiale d'environ 2 m, elle ne mesure plus actuellement que 1,53 m ( ayant été brisée ) . La pierre utilisée est un calcaire d'origine locale, et les études ont permis de déterminer le mode de taille ( en délit au ciseau ) ; les détails de la cotte de mailles ayant été, eux, taillés au gravelet .
Le guerrier représenté, est vêtu d'une tunique à manches longues et étroites ( la manicata ) et protégé par une cotte de mailles à épaulières ( la lorica ) . On distingue aussi le ceinturon de cuir ( cingulum ) orné de clous en quinconce, et supportant le glaive ( gladius ) . Les épaules du guerrier sont couvertes par un manteau, soit, romain ( paludamentum ), ou gaulois des Alpes ( agum ), et il est appuyé sur son bouclier ovale ( le scutum ) . Il tenait une arme de jet ( pilum ?? ) dans la main droite, qui n’a pas été retrouvée . Tous ces détails confirme son appartenance aux légions romaines . Il porte également un torque ( sorte de collier ) autour du cou, ce qui indique ses origines gauloises . Il semble donc qu’il s’agit d’un guerrier gallo-romain, dans sa tenue d'apparat, certainement un supplétif typique de l'époque Augustéenne ( fin du I er siècle av. J.C. ou début du I er siècle Ap J.C ) . C’est une statue funéraire d’un homme de quelque importance, certainement un officier . En 1892, elle est achetée par le musée Calvet d'Avignon au paysan qui l’avait exhumé et exposée dans la cour de sa ferme ; l’original est, de nos jours, exposé au musée lapidaire d'Avignon . L’élément présenté sur le site est une copie de très belle facture et la commune de Vachère espère un jour récupérer l’original .
MOYEN AGE
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Aprés un aller retour entre occupation Burgonde, puis Ostrogothe , comme toute la région, Théodoric le Grand en fait son domaine en 510 . C’est certainement de cette époque que le village, temporairement sous autorité Italienne se transfère sur son sommet plus facile à défendre en ces temps troublés ( 526 ) .
XIII éme au XVI éme siècles
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Le village se fortifie au XIII éme siècle . L’église paroissiale Saint-Christophe relevait de l’évêque d’Apt , ensuite, elle passe avec les revenus qui lui sont attachés au chapitre d’Apt . La communauté relevait de la viguerie de Forcalquier . A cette époque, s’implante un petit établissement de Franciscains sur l’actuel site de Notre-Dame-de-Bellevue ( toujours visible ) .
Le premier féodal portant le nom de Vachères est Osse de Vachères né vers 1360 ; la lignée compte chronologiquement, Reybaud de Vachères né vers 1390, puis Pierre de Vachères né vers 1420 ; ensuite Boniface de Vachères né vers 1450 et mort avant 1493, seigneur du Revest des Brousses, seigneurie qu'il transmet à sa fille ( Delphine de Vachères décédée en 1547 ) épouse de Pierre de Mathieu .
Du XVII éme au XX éme siècles
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Durant la Révolution française, suivant le décret de la Convention du 25 vendémiaire an II, la commune change de nom pour celui de Enchastrayes ( le précédent étant trop « féodal « ) . On trouve trace d’un certain Maillet de Vachères, futur évêque de Tulle et réfractaire, se cachant dans les grottes et souterrains du Monastier-sur-Gazeille . . .
Le coup d'État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes ( département farouchement républicain ) . Suite à son échec comme partout dans le département la répression s’abat sur les opposants les condamnant à la déportation en Algérie .
Dès 1863, Vachères dispose d’une école primaire pour garçons, et anticipant sur la loi nationale, une pour filles en 1867 . C’est dans cette ancienne école qu’a été créé le MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE , décrit plus loin .
Au milieu du XX éme siècle, la vigne était cultivée à Vachères, culture aujourd’hui abandonnée . L’olivier, cultivé sur de petites surfaces au XIX éme siècle ( entre 600 et 700 m ), abandonné au XX éme siècle, réapparaît de nos jours à Sainte croix à lauze à l’extrémité sud de la crête .
MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE
contact :
http://musee.vacheres.free.fr/
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La salle de classe des filles a été aménagée en musée de paléontologie et d’archéologie ; points forts des collections de ce musée municipal ( créé en 1958, rénové en 1997 ), citons entre autres :
un squelette-fossile de bachithérium, vieux de 30 à 35 millions d'années ( tertiaire, oligocène – stampien ), trouvé en 1981 . C'est le seul squelette complet du genre Bachitherium connu jusqu'à nos jours, d'où son importance . Ce mammifère est un ancêtre des gazelles asiatiques et africaines actuelles .
La statue du guerrier celto-ligure ( décrit plus haut ) de l'armée impériale de Auguste ( premier Empereur Romain ) . Cette statue, impressionnante par sa taille et par la finesse de ses ciselures ( découverte en 1865 ), semblerait avoir été érigée dans un mausolée sur les hauteurs dominant le village . C’est la plus importante statue gallo-romaine du département .
LES VESTIGES des ouvrages MILITAIRES
XIII éme au XVIII éme siècles
Dés l’arrivée au village, dominant sa crête, le caractère fortifié du site saute aux yeux . On aperçoit les restes de l’ancienne enceinte, magnifiquement appareillé, en pierre du pays on distingue nettement le coffrage de la courtine, une tour ronde engagée, une tour carrée . . . plus loin on distingue clairement le tracé de l’enceinte rejoignant le château et la façade de l’ancienne église castrale, qui étaient intégrés aux fortifications .
Le château domine le village, sa première construction est médiévale, et il n’en reste que les les parties inférieures . Souvent remaniée et agrandie en fonction de la démographie , l’essentiel de la construction actuelle est du XVI éme siècle, notamment une fenêtre à meneau .
Au XVIII éme siècle, de nombreuses fenêtres arrondies ont été percées dans l’existant . Le campanile, ou tour de l’Horloge, est une ancienne porte, construite autant pour la défense que pour le prestige, au XVI éme siècle . Elle est ornée d’une rangée de huit arcs à accolades, supportant des corbeaux ( renforts saillants ) .
Les ÉGLISES
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Deux églises, l’une intra-muros et l’autre face au parking à l’extérieur de l’enceinte constituent le patrimoine religieux ( avec des calvaires ) du village même .
L’église paroissiale ( extra-muros ) est construite de 1866 à 1869, le clocher en 1872 . La nef compte trois travées ; deux bas-côtés courent au nord et au sud . Le chœur est voûté d’arêtes . Deux vitraux représentent saint Sébastien et saint Pierre . Ont peut y voir trois chandeliers de cuivre doré et repoussé, des XVII éme , XVIII éme et XIX éme siècles . Ces objets sont classés , un confessionnal endommagé attend sa restauration ; nous y avons remarqué deux belles bannières de procession .
L’église Saint-Christophe, ancienne église paroissiale( intra-muros ), est de style roman . Construite au XIII éme siècle, la voûte en berceau brisé de la nef, qui couvrait les trois travées, s’est effondrée au début des années 1960 .
La famille PICASSO qui possédait les lieux, les a mis hors d’eau grâce à une voûte métallique , bien intégrée au site ; la façade face à la montagne de Lure est aujourd’hui entièrement vitrée, l’ensemble constituant une formidable salle d’exposition illuminée par le soleil couchant .
Une propriétaire privée a repris le flambeau de son maintient en bon état . Nous y avons vu fin 2018 une splendide crèche traditionnelle dont beaucoup d’élément sont fabriqués sur place .
L’abside est rectangulaire ; au-dessus de l’arc triomphal , le clocher-mur est incontestablement médiéval . A proximité on peut y admirer une statue totem et un banc sculptés par un artiste local .
ARCHITECTURE RÉSIDENTIELLE ( collective )
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Le château bas est une gentilhommière, à trois tours, datant de la fin du XVII éme siècle ou du XVIII éme . Un pigeonnier a été aménagé dans une tour .
La façade du château du Colombier, enserrée entre deux avant-corps, percée de fenêtres en plein cintre, s’élève sur deux étages . La cour, close par un mur incurvé, orné de paniers de fleurs sculptées, s’ouvre par un portail pris entre deux piliers à bossages . Il a été bâti pour l’essentiel au milieu du XVII éme siècle ( 1649 – 1652 ) . Au XVII éme siècle , certaines parties ont été ajoutées ( fenêtres de la façade principale, cour, décoration du rez-de-chaussée, dont des gypseries ) .
Nous n’avons pas pu voir, les dix-huit tentures peintes ( attribuées à Duplessis de Carpentras ), elles ont été réalisées entre 1748 et 1752 ; elles représentent des scènes pastorales au salon, des scènes de chasse et rustiques, une représentation de la lanterne magique dans la salle à manger, une marchande d’oublies, et des camaïeux gris bleu et doré, qui eux ornent la chambre aux alcôves . Toutes ces peintures sont classées monuments historiques, il est dommage que le musée n’en présente pas de reproductions , le château étant privé .
LES HABITATIONS
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De très nombreuses maisons datent du XVI éme siècle, souvent bâties avec des arcs surbaissés, éclairées par des fenêtres à croisées ou en plein cintre, construites parfois en pierre de taille ; plusieurs hôtels ou maisons particulières du XVIII éme siècle ont par la suite été rajoutées, de construction peu richement ornée, elles sont soignées et s’intègre parfaitement au bâti préexistant .
L’EMPREINTE des HOMMES sur le bâti
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Le relief a imposé de magnifiques ruelles caladées ( pavage rustique ) , parfois en escalier ; les plus larges comportent des marches basses, longues adaptées à la dimension du pas des ânes ; ces animaux partout présents étaient le vecteur indispensable de la vie dans ces côteaux accidentés, transportant récoltes et marchandises et participant aux corvées d’eau . L’eau était fournie par une dizaine de puits actuellement identifiés, grâce à un faciès géologique maintenant une nappe d’eau sous la crête .
Terrasses, murs de pierre sèche, escaliers, décrochements, le moindre coin de la partie intra-muros du village est exploité lui donnant une caractère unique et attachant . Partout des caves voûtées rarement visibles et des rez de chaussée eux même voûtées rappellent les usages agricoles et l’habitat des animaux domestiques . Ces différentes formes d’habitat traditionnel provençal rappellent les lieux de vie où hommes et bêtes vivaient sous le même toit .
Au XIX éme siècle se sont ajoutées hors du village des maisons dites « à terre « .Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain, caves voûtées pour le stockage et rez de chaussée voûtés pour le bétail .
L’ensemble parfaitement entretenu, peu à peu restauré, présenté en ces jours du patrimoine où nous étions présents, par des bénévoles passionnés et passionnants, mariant la connaissance et l’anecdote, tout a contribué à faire de ce jour un souvenir inoubliable .
Visitez VACHÈRES , aidez par votre présence, les habitants pour que continue à vivre ce beau village, attablez vous au bistro de Pays « les LAVANDES « où la chair est authentique, succulente et abordable ; les produits locaux y sont partout présent . . .
Visitez le MUSÉE MUNICIPAL ( http://musee.vacheres.free.fr/ )
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